3 mois après, le voici enfin le récit.
Attention c'est u pavé !
3 septembre :
Il est 4h du matin, nous sommes le 3 septembre. Depuis une heure environs, j’ai mal en bas du dos. Une douleur assez violente mais gérable.
Je me dis, ca y est, c’est ça des contractions ! J’ai déjà pris un spasfon mais cela ne fait rien. Je décide de réveiller doucement mon mari. Je lui dis que j’ai des contractions. Il me demande si j’ai bien pris un spasfon, puis je prends un doliprane. Rien…
Mon mari me fait donc couler un bain, je mets dedans des boules de bain Lush ! quel régal, mais bon ca fait mal quand même, la seule position qui me soulage un peu est sur le ventre, mais comment dire que sur le ventre… et bien..c’est pas pratique quand on est enceinte de 9 mois…
Les contractions ont lieu a intervalles très régulières et depuis plus de 2 heures.
On attend, il est 6h30, on décide d’appeler le service de Sarrus teinturier.
Ils posent les questions habituelles : avez-vous pris un spasfon, un doliprane, un bain. Réponses : oui, oui, oui.
Nous débarquons donc à la clinique, j’ai mal, le trajet en voiture a été difficile pour moi. Mais j’essaie de garder le sourire (c’est pas facile… on nous avait pourtant bien dit que c’était douloureux).
Je suis donc auscultée, pose du monito.
Le col n’a quasiment pas bougé…. La sage-femme, me dit de rentrer chez moi et qu’on se reverra ce soir voire demain matin.
Dans la mesure où j’ai mon dernier RDV chez l’obstétricien je reste a la clinique.
J’attends dans la salle d’attente.. c’est long, c’est douloureux.
Je rentre enfin, et le médecin me dit que c’est pas pour tout de suite, que c’est du faux travail que ca va s’arrêter et surement qu’on ne se reverra que le lundi d’après, qui est après le terme (le 8 septembre).
Je me dis ok, ca va s’arrêter donc, c’est le point positif, mais en même temps je me dis « qu’est-ce que ça sera quand je serai en travail…. »
Nous rentrons donc à la maison, je dis à mon mari d’aller au travail, car je préfère qu’il économise ses congés pour l’accouchement et l’arrivée de notre bonheur. Ma mère et ma belle-sœur viennent donc passer la journée avec moi.
Je sens que ma mère souffre pur moi, nous décidons de marcher, je marche, je m’arrête toutes les 2-3 minutes pour une contraction, je m’appuie sur les murettes, les poteaux n’importe où pour essayer de gérer la douleur ! Je fais les exercices de respirations qu’on m’a appris à l’aquagym.
Je reçois des appels, et quand on me demande si ca va, je dis que je suis en plein travail

Les personnes au téléphone s’en aperçoivent de toute façon assez rapidement.
Je croise des voisins, qui me souhaitent bon courage.
Le soir arrive, mon chéri rentre du travail, très inquiet et embêté pour moi. Je lui dis qu’il n’y a pas d’évolution… en fait si, ca fait encore plus mal.
J’essaie de manger un peu… je passe la nuit dans le salon avec le coussin de grossesse. J’arrive à faire des micros sommeils entre 2 contractions.
4septembre
Le matin arrive, je suis bien fatiguée. Les contractions sont là, toujours aussi régulières. Ma mère appelle. Axel essaie de me convaincre d’aller à la clinique. De mon point de vue, dans la mesure où c‘est comme la veille ca ne sert à rien. Je souhaite attendre de perdre les eaux, ou que les contractions soient encore pires. Et surtout, je ne veux pas aller a la clinique pour qu’on me renvoi chez moi, la voiture c’est atroce surtout avec les dos d’âne et les rond points.
Mon mari fait venir ma mère à la maison. C’était une manigance pour me « forcer » à aller à la clinique.
J’ai mal, moi qui ne voulais pas craquer je fonds en larmes, c’est dur de garder le sourire avec la fatigue et cette douleur horrible ! Surtout que je me dis qu’a tous les coups on va me renvoyer à la maison..
Me revoici à la clinique vers 11h, je ne tiens pas en place, je suis obligée de marcher dans les couloirs, de m’appuyer aux murs, d’essayer plein de positions pour avoir un semblant de confort.
Une Sage-femme des cours de préparation à l’accouchement me reconnait. Je luis dis que j’attends depuis près d’une heure, elle appelle donc des Sage-femme du service maternité ! heureusement… je suis prise en charge de suite après son intervention.
C’est apparemment la cohue dans le service, nous sommes donc mis dans une salle qui ressemble plus à un placard….
12h15 : Nous passons dons à l’installation du monito et examen du col. Les contractions sont là, bien régulières (eh oui ! ca je le savais) mais le col est quasiment comme la veille…. on peut, peut-être dire que je suis éventuellement dilater à 1 doigts (mais la SF me dit un tout petit doigt ! ).
Mon obstétricien vient me rendre visite… même diagnostic, non pas le même, pour lui le col n’est pas du tout ouvert ! rien, nada, que dalle ! (gloups….)
Mon mari s’agace et dit qu’on ne peut pas me laisser comme ca, cela fait déjà près de 30h que je souffre.
Une Sage-femme vient un peu plus tard, pour me proposer un dérivé morphinique…. Je n’ai pas envie… ils me disent que ça pourrait être une solution. Que déjà cela me détendrait, me permettrai de ne plus souffrir et que ca arrêterait le faux travail s’il s’agissait de faux travail….
Mon mari me convainc, j’accepte donc les larmes aux yeux, car cela m’embête pour mon petit bout.
13h :L’effet est quasiment immédiat, je suis stone, mais les contractions sont là… toujours là…. Mais forcément je gère un peu mieux et je peux enfin dormir (somnoler) une paire d’heures..
17h : personne n’est revenu me voir, mon mari s’agace et appelle une sage-femme, c’est la folie apparemment dans le service ! je ne suis forcément pas la priorité !
Finalement à 20h, la sage-femme de la veille arrive. Elle m’ausculte : dilatée à 1 doigt, voire un peu plus … ouf… elle me demande si je veux être en travail ! Oh oui que je veux, j’en peux plus là ! et hop elle me dit : vous êtes en travail dilatation à 3cm. Dès qu’une salle d’accouchement est libre je pourrais y aller ! Bien évidemment, je vomis dans la poubelle sinon c’était pas drôle.
La chose qui m’a fait rire quand j’y repense c’est qu’ on m’a dit que les contractions allaient d’être plus intenses. Intérieurement je m’en fichais tant que je sais qu’il y a une fin… mais en fait, c’était exactement les mêmes….d’un côté tant mieux, de l’autre je me dis que c’était des contractions de travail depuis le début (ouch ! ca pique )
Vers 22h, nous sommes dans la salle de naissance.
On me dit que si on me pose un péri , je pourrais dormir un peu. Que vu l’état d’épuisement dans lequel je suis, je ne pourrais pas pousser très efficacement, qu’il me fallait être en forme pour « the » moment.
J’accepte bien évidemment ! il me tarde, mais un hic ! nous n’avons pas ma carte de groupe sanguin… mon mari part à la maison ne la trouve pas, je demande une prise de sang, je dis que partout mon groupe sanguin est écrit… que je suis donneuse de sang etc… bref, la sage-femme fait des recherches et ouf ! j’ai la péri…
Quel soulagement , cela fait du bien, il doit être minuit…
5 septembre
On me pose le monito, on s’installe pour dormir
Je vomis un peu partout sur le lit, mais je m’en moque, je vais pouvoir me reposer.
5 minutes de repos….Le monito nous rappelle, il s’affole, le rythme du bébé semble descendre. Je pense que c’est parce que j’ai du bouger.
La SF arrive, regarde, replace le monito, m’ausculte, pouf la poche des eaux est rompue…
Puis elle part, 2 min plus tard, rebelote le monito s’affole ! le rythme descend et remonte toujours un peu moins haut….
Mon col stagne je suis péniblement à 4cm
Elle revient et me dit que le bébé est fatigué, elle me met donc sous oxygène.
J’ai peur… très peur pour le bébé… la fatigue doit accentuer tout ça !
Bref, je me remets en position pour dormir, et là… re monito fou avec un rythme qui descend vraiment très bas pendant assez longtemps
La SF revient, me dit qu’elle me surveille de près à distance, que si ça continue je partirais au bloc pour une césarienne, mais qu’elle souhaite d’abord me sonder car peut être que la vessie n’empêche pas le bébé de descendre…
Elle part, remonito fou, ni une ni 2, je suis sur le brancard direction le bloc….Je lance un « j’espère que bébé va bien ». la réponse m’angoissera : « on espère aussi ».
Mon mari reste en salle d’accouchement pour rassembler les affaires, puis on viendra la préparer.
J’arrive au bloc. Mon obstétricien est là ! j’ai de plus en plus peur… Je demande ce qu’il peut bien se passer. On me dit que c’est peut-être le cordon qui est pincé.
On me prépare, je suis seule sans mon mari qui est mon roc… je trouve le temps long très long… trop long… pour moi il n’y a plus de monito… pour moi, on ne sait même pas si bébé est toujours en vie.
On me dit de me détendre, mais j’en peux plus d’impatience…Qu’on sorte mon bébé de mon ventre ! Je veux être sûre que tout aille bien. L’incertitude est pire que tout.
Mon mari arrive, je pense que je devais pleurer quand il est revenu.
Je ne supporte pas les anesthésies successives, ma tension baisse beaucoup, beaucoup trop, on m’injecte ce qu’il faut pour la remonter. Je sens que l’anesthésiste est inquiet aussi.
Ca y est je sens qu’on « m’ouvre », je dois quand même pousser un peu. Je sens que bébé est sorti… mais il aura fallu quelques secondes pour que je l’entende. Dans ma tête ces secondes ont semblées interminables…
Je l’entends, oui je l’entends, nous l’entendons…. Notre petit ! Je fonds en larme de bonheur, ils nous le portent, nous pouvons l’embrasser avant qu’il parte en observation, je pleure en riant, je suis heureuse, soulagée, comblée et aimante…. Tant d’amour qui m’envahit d’un coup d’un seul pour ce petit être… mon bébé…. mon fils. Il est 1h16 du matin.
Mon mari, ira aussi en salle de surveillance par la suite.
On sort le placenta, on me recoud. Ma tension continue de chuter, j’ai droit à « tirer la langue » toutes les 2 minutes par l’anesthésiste.
On m’amène auprès de mes hommes. Je prends la main de Maxence à travers la couveuse. Il est beau, il bouge beaucoup, il est tout doux. Mon tout petit !
Il sortira de la couveuse assez vite, on me le pose sur le ventre je pourrais le câliner avant qu’on ne l’habille.
J’aurais droit toutes les 5 minutes à un « ca va ? » de la part de mon mari.
En regardant les appareils je comprends, malgré les médocs, je suis à 5/3 de tension. Mais ca va, mon fils est avec moi, il va bien, mon mari est tout sourire.
D’ailleurs c’est lui qui l’habillera !
Une fois que je ne suis plus sous surveillance, on nous amène dans notre chambre. Elle est superbe ! très grande ! quelle chance !
4heures du matin, enfin au calme. La sage-femme me met Maxence au sein, il tête, je suis heureuse si heureuse….
Je n’arriverais pas à dormir cette nuit-là ! les émotions ont été là ! et maintenant, je ne veux pas quitter mon fils des yeux il est si beau et nous sommes si heureux !
La raison de cette intervention est inexpliquée pour les médecins. Pas de cordon ou autre…De mon côté, je me dis qu’après 44h de contractions, Maxence devait être bien trop fatigué pour naitre et fournir les efforts nécessaires. D’autant plus que mon col ne s’ouvrait pas… et que j’étais bel et bien en travail ... depuis 2 jours.